Le groupe Shimano 105 R7000
Présenté en avril 2018, le groupe Shimano 105 R7000 est le frère cadet du groupe étendard Dura-Ace 9100 / R9150 Di2 (dévoilé au printemps 2016) et du groupe “best-seller”
du manufacturier japonais, l’Ultegra R8000 / R8050 Di2 (dévoilé au printemps 2017). Ledit groupe 105 se positionne au troisième rang de la gamme, pour des prestations qui n’ont rien à
envier aux grands frères, tout au moins en versions mécaniques, mais à un prix particulièrement favorable. Revue de détails.
Le groupe Shimano 105 est, en termes de positionnement, le troisième groupe de la gamme Shimano. Autrement dit, il s’agit du ticket d’entrée vers l’excellence cycliste. Car après la phase “je débute”, il s’agit d’aller un peu plus loin dans la pratique cycliste, avec un peu plus de sorties, un peu plus d’entraînement, un peu plus de kilomètres, un peu plus de vitesse, un peu plus de passion. Tout cela se trouve dans le groupe Shimano 105 !
Or ce groupe ne s’adresse pas qu’aux néophytes, bien au contraire. Les cyclistes, cyclosportifs et randonneurs qui ne font pas du poids une obsession, mais qui souhaitent disposer d’un groupe mécanique de qualité, ne vont pas hésiter à le plébisciter, pour son coût réduit, mais aussi pour sa haute capacité à se jouer de l’usure avec bonne volonté…
Rien d’étonnant, donc, à ce que Shimano ai toujours fait référence aux groupes supérieurs, eu égard à la conception de son 105. Du design, aux choix techniques en passant par la cinématique des dérailleurs ou au nombre de vitesse, la filiation est à la fois directe et immédiate.
1. Présentation du groupe Shimano 105 R7000
Sobrement dénommé Shimano 105 R7000, cette nouvelle mouture du “troisième groupe Shimano” reprend, côté design, les grandes lignes des groupes Ultegra et du Dura-Ace dans leurs versions mécaniques. En effet, la descente en gamme du Di2 (dénomination officielle des groupes électriques de la maison d’Osaka), que certains espéraient, n’a pas (encore ?) eu lieu. Question de positionnement, semble-t-il…
En tout état de cause, les cassettes 105 offrent des étagements plus nombreux que ceux que l’on trouve au sein du groupe Ultegra. Si les coursiers et, dans une certaine mesure les cyclosportifs les plus performants, ne s’en trouve que très peu concerné, les cyclosportifs et les randonneurs vont, n’en doutons pas, fortement apprécier !
Côté finition (donc qualité de fabrication), ce Shimano 105 R7000 soutient parfaitement la comparaison avec ses deux aînées. En termes de fonctionnement, il est, à epsilon près, l’égal de l’Ultegra mécanique. Et cela d’autant plus qu’il s’est doté, en série, de freins à disques, équipés d’étriers BR-770 avec montage Flat-Mount, comme c’est la règle chez Shimano, depuis quelques années déjà. D’ailleurs, l’utilisation de la technologie ICE (plaquettes) et de rotors (SM –RT70) 140 mm rapproche encore un peu plus le 105 de l’Ultegra.
Notez que les freins sont commandés par des leviers hydrauliques (ST-R7020) qui ne sont pas sans rappeler la conception des étriers Ultegra (ST-R0820), avec, en prime, une plus grande amplitude de réglage. Pour les petites mains, c’est une réelle avancée. Ce sont les matériaux utilisés ici qui font la différence. Point de carbone ni de visserie titane, juste de l’aluminium d’excellente qualité.
Nous parlions de design. Shimano s’est penché sur la question du design de ces leviers. Un important travail d’affinage a été fait. Désormais, la version “classique” de ces commandes est pratiquement identique à celle de la version hydraulique. Et pour tout dire, il faut un œil d’expert pour faire la différence. Mais pas question de faire la fine bouche. Cette fois, c’est avec le Dura-Ace que le rapprochement s’est opéré !
La cinématique a elle aussi évolué. Le dérailleur avant reprend celle des Ultegra et Dura-Ace. Le bras de levier a été raccourci de manière très significative, sans que cela ne nuise à la précision du changement de plateaux (nous allons en reparler). Par contre, il apparaît que les ingénieurs Shimano ont largement anticipé la tendance actuelle de l’augmentation des sections de pneus… Il y a plus de dégagement et le câble ne gêne plus du tout le mollet lors des phases de pédalage. Le positionnement avec la vis pointeau (qui vient se poser sur le tube de selle, par l’intermédiaire d’une plaquette de protection) est maintenu. C’est la puissance et la cinématique du dérailleur qui impose cette protection.
Le pédalier, proposé en deux finitions différentes (noir ou argent satiné) affiche un Q factor de 146. Il a été étudié pour être en adéquation totale avec les dérailleurs, à commencer par le dérailleur avant. Trois combinaisons de plateaux sont proposées : 53-39 (classique), 52-36 (semi-compact) ou 50-34 (compact). Remarquez que le 43-36 a disparu du catalogue… Mais en dehors des adeptes du cyclocross, personne ne s’en est véritablement aperçu !
Les manivelles sont disponibles en 160 mm, 165 mm, 170 mm, 172,5 mm et 175 mm. Tout le monde devrait y trouver son compte, du plus petit au plus grand, du contemplatif au spécialiste du chrono et du plus puissant au plus doux.
Le dérailleur arrière a été pensé autour de la technologie Low Profile Shimano Shadow, directement issue du VTT, qui lui permet de venir se glisser sous la cassette, afin d’accroître l’efficacité du changement de pignons… L’ensemble est compatible Direct Mount. On remarque également que le dérailleur est moins exposé en cas de chute.
Ledit dérailleur arrière s’est également doté d’une chape plus longue (RD-E7000-GS) dans l’optique d’accueillir des cassettes de – très – haute montagne et/ou extrêmement polyvalentes. Ainsi les cassettes 11-34 sont-elles acceptées sans problème. Revers de la médaille, il n’est pas possible d’opter pour une chape moyenne avec cette denture. L’alternative se limite à une chape courte (pour les coursiers) ou à une chape longue pour la polyvalence.
Justement, les cassettes disponibles sont les 12-25, les 11-28, les 11-30 et les 11-32. Spécialement conçue pour les chapes longues, il est donc possible de se doter de cette fameuse cassette 11-34 (la CS-HG700-11)… Notez que la chape courte accepte sans problème la cassette 11-30. Pour résumer une chape courte accepte une cassette de 11/25 à 11/30 et une chape longue de 11/28 à 11/34.
La chaîne (élément capital auquel chacun devrait porter une plus grande attention…) s’est dotée d’un maillon de fermeture rapide SIL-TEC dont l’usage est désormais unique. Il remplace (avantageusement ?) le traditionnel goupillon de fermeture. Il suffit de couper la chaîne, de placer le maillon et de fermer. D’un point de vue strictement pratique, c’est un énorme gain. L’opération n’est pourtant pas à renouveler très souvent. En fonction de son kilométrage annuel, ladite chaîne pourra n’être changée qu’épisodiquement.
Pour les freins traditionnels à patins sur jante, les étriers reprennent le même design que celui initié par ses grands frères Ultegra et Dura-Ace. La puissance et la progressivité sont là… Notez qu’une version Direct Mount est là aussi disponible.
2. Le groupe Shimano 105 R7000 en action !
Voilà pour les données “sur le papier”. Pourtant, en matière de vélo plus que dans n’importe quel autre domaine, les données “froides” demandent à être vérifiées en réel, sur la durée. C’est ce que nous avons fait pendant plus de deux saisons et pas loin de 20 000 km, dans toutes les conditions, que ce soit en pleine canicule, sous la pluie et – même – sous la neige (une fois ou deux).
Nous sommes allés nous aventurer sur tous les terrains (vallons, moyenne montagne et haute montagne), même si la plaine, tout juste agrémentée de quelques bosses “façon murs des Flandres” (forts pourcentages sur 200 à 500 mètres, rarement davantage) a constitué l’essentiel de nos sorties.
Changements de braquets constants, passages en force, régularité… Les variations de rythmes furent la norme. L’alternance de sorties moyennes (60 à 100 km) à longue (150 à 230-250 km) est devenue la norme, avec la participation à quelques épreuves de très longues distances (au-dessus de la barre – très – symbolique des 1 000 km) ou la fiabilité prend toute son importance, y compris lorsque la fatigue doit laisser libre cours à de néfastes croisement de chaîne…
Volontairement, l’entretien s’est souvent limité à quelques rapides nettoyages (à l’eau et au liquide dégraissant), plus par souci d’esthétique que par passion mécanique. Et puis rien de mieux qu’un peu de laisser aller pour mettre à l’épreuve le matériel…
Justement, en termes de maintenance du matériel, il importe de souligner que la simplification du cheminement des câbles à l’intérieur des manettes constitue un réel plus, lorsqu’il faut retirer un câble endommagé.
Au bout du compte, l’indexation n’a pas bougé, aucun bruit d’usure ne s’est fait entendre, y compris lorsque le croisement de chaîne se montre excessif. Ce groupe Shimano 105 R7000 s’est révélé particulièrement robuste. Une vraie satisfaction, donc. Le fonctionnement est très fluide, les deux dérailleurs fonctionnent avec une remarquable bonne volonté. À titre d’exemple une combinaison 39-30 fonctionne sans le moindre problème. Un talus monté en 53-30 se passe aisément.
Petit bémol, le freinage classique, à patins sur jante où le levier de fermeture et d’ouverture des étriers s’avère difficile à manipuler sous la pluie et par grand froid… La chaîne supporte sans aucun souci, avant changement, quelques 7 000 à 8 000 km, une vraie performance, de nos jours ! Si vous arrivez à ce kilométrage là il faudra changer l’ensemble de la transmission (chaine et cassette). Une astuce consiste à changer la chainer vers 3000/3500 kms. Cela intervient avant que la cassette ne subisse l’usure la plus importante. De cette manière vous ne changez que la chaine et vous pouvez utiliser la cassette sur plus de kilomètre. Le prix d’une chaine Shimano 105 R7000 étant largement abordable, l’opération est plus avantageuse.
Si les premiers signes d’usure des dents du pédalier apparaissent aux alentours de 5 000 km, la cassette n’aura aucun mal à passer le cap fatidique des 15 000 km avec notre astuce. Les gros rouleurs vont apprécier.
Souvent choisi en raison de son prix attractif (549 à 830 €) la dernière mouture du groupe Shimano 105 peut désormais l’être pour son look. Souvent monté sur des vélos de série (moyenne gamme) il peut se révéler un excellent choix, à l’occasion d’un montage à la carte.
Certes, il ne s’agit pas du groupe le plus léger du marché (2 670 g à 3159 g selon le mode de freinage et le choix des cassettes), mais, justement, si le poids n’est pas une obsession et/ou si le montage doit se faire sur un cadre trop léger pour répondre aux normes imposées par l’UCI, ce sera une alternative à l’apposition de lests sous la boîte de pédalier. Pour un montage relatif à un deuxième ou troisième vélo, ce sera un très bon choix, compte tenu de ses qualités de résistance à l’usure. On note également la compatibilité des cassettes, chaines vers des versions plus prestigieuses comme l’Ultegra (R8000) ou dura Ace (R9100).
Bonjour,
J’ai un groupe 105 compact avec une K7 en 11×32. Est ce que je peux monter une K7 11×34 sans changer le dérailleur arrière?