Régler un dérailleur arrière d’un vélo route
En vélo de route, comme en gravel ou en VTT, on constate, ces dernières années, une forte augmentation du nombre de pignons composant la cassette (jusqu’à 12 et parfois 13 pignons). Les changements de vitesses se multiplient. Un passage de vitesses fluide et rapide s’impose donc, d’autant que cette cassette est désormais associée à un double plateau ou à un unique plateau… plus rarement, à un triple plateau. Cela passe par un réglage optimal du dérailleur arrière, qui peut se dérégler. Voici quelques conseils pour optimiser le réglage.
Le dérailleur arrière, quel que soit le vélo (route, gravel, VTT…) est un élément incontournable de la chaîne de transmission. En effet, il met en action, un grand nombre de composants, qui, de la manette aux pignons, en passant par le câble, la chaîne ou le galet, permet au vélo d’avancer et au cycliste de choisir le bon braquet, en fonction du terrain.
Sur la route, c’est d’ailleurs à ce même cycliste de faire en sorte de ne pas croiser la chaîne, pour garder un bon niveau de performance. Certes, certains fabricants comme Shimano proposent sur quelques-uns de leurs groupes électriques, une aide à l’optimisation de la ligne de chaîne, mais c’est toujours le cycliste qui a le dernier mot ! En particulier s’il veut s’affranchir des opérations de mécanique.
1. Avant le réglage du dérailleur arrière
Pour assurer un réglage précis du dérailleur arrière d’un vélo, la plupart du temps, un coup de tournevis suffit. Il n’y a même pas besoin de clé ! En général, il s’agit d’un simple ajustement qui ne nécessite, ni beaucoup de temps, ni beaucoup de technique, ni beaucoup de matériel. C’est une simple phase de l’entretien du vélo. Il suffit de régler la butée haute et basse, ainsi que la tension de câble. Or, cette fois, le réglage se fait par rapport aux pignons qui composent la cassette, au lieu de se faire par rapport aux plateaux.
Afin d’adopter une position de travail, ergonomique, il est conseillé de suspendre par la selle et le cintre, le vélo sur lequel devra s’effectuer le réglage du dérailleur arrière, même si le plus pratique serait d’utiliser un pied d’atelier doté d’une fixation solide. Le vélo sera, ainsi, rigoureusement immobile et à bonne hauteur, permettant au mécanicien de trouver la position lui permettant de travailler avec un certain confort. Il pourra d’ailleurs facilement tourner les pédales à la main, tout en atteignant les manettes, pour effectuer les changements de vitesses, sans avoir besoin de se contorsionner outre mesure. Affiner les réglages sera d’autant plus facile.
2. Le réglage des butées
Quelle que soit la marque du dérailleur arrière (Campagnolo, Shimano, SRAM, Rotor ou FSA), sa nature (électronique ou mécanique) et le nombre de pignons qui composent la cassette ou la longueur de la chape (petite chape, chape moyenne ou chape longue), son réglage dépend toujours de deux butées (la butée haute et basse). Rappelons qu’elles permettent de définir la course du dérailleur, du petit au grand pignon et du grand au petit pignon, sans qu’il y ait à faire face à d’intempestifs sauts de chaîne, notamment pour passer d’une vitesse à l’autre.
Le réglage est donc optimisé lorsque le dérailleur arrière peut se déplacer de haut en bas, sans que la chaîne déraille. On ne doit alors pas entendre de cliquetis parasites sur les pignons extérieurs de la cassette (le plus petit pignon et le plus grand). Tout doit être fluide. C’est la condition sine qua non de la performance.
- Le réglage de la butée du petit pignon
La butée située sur le côté du petit pignon s’appelle butée High (ou butée basse). C’est elle, qui assure le juste alignement de la chaîne et du galet-guide, avec le plus petit pignon de la cassette. High (rapide, en anglais) fait référence au plus gros braquet. - Le réglage de la butée du grand pignon
La butée située sur le côté du grand pignon s’appelle butée Low (ou butée haute). C’est elle, qui assure le juste alignement de la chaîne et du galet-guide, avec le plus grand pignon de la cassette. Low (lent, en anglais) fait référence au plus petit braquet.
Au moment d’entamer le réglage du dérailleur arrière, il importe de toujours garder à l’esprit que dévisser permet de déplacer la butée (qu’il s’agisse de la butée basse ou haute) vers l’extérieur du cadre. En corollaire, visser permet de déplacer la butée vers le moyeu de la roue arrière.
Pour que le dérailleur arrive en butée, côté grand pignon, le câble ne doit pas être excessivement tendu. Si tel était le cas, il faudrait desserrer la vis serre-câble et tester manuellement le réglage des butées.
3. Le réglage de la tension du câble de dérailleur
Une fois le réglage de ces deux butées effectuée, il faut régler la tension du câble de dérailleur. Si l’exercice n’est pas compliqué, il se révèle déterminant pour assurer le bon fonctionnement du dérailleur arrière. Alors, avant de régler la tension du câble, il est préconisé de le desserrer de manière à positionner la molette de réglage à la moitié de sa course. Cette astuce facilitera les choses, s’il faut ajouter ou enlever de la tension dans le câble, afin d’assurer le meilleur changement de vitesse possible.
Dans un premier temps, il s’agit de positionner sa chaîne sur le petit pignon et sur le plus petit plateau (dans l’hypothèse d’un double plateau) ou sur le plateau intermédiaire (dans l’hypothèse d’un triple plateau). Évidemment, lorsqu’il s’agit d’un mono-plateau, la question ne se pose pas.
À partir de là, il faut tirer à la main le câble de dérailleur et le tendre, de manière à l’ajuster à la vis de serrage. Cela permet de tester le passage des vitesses. Si besoin et c’est souvent le cas, il faut terminer le travail en affinant à la main, le réglage de la tension du câble.
Notez que si les vitesses peinent à monter, il faut ajouter de la tension à l’aide de la molette. À l’inverse, si ces mêmes vitesses peinent à descendre, il faut enlever de la tension à l’aide de la molette de réglage.
4. Les vérifications
Pour optimiser la fluidité des passages de vitesses assurées par le dérailleur arrière, il ne faut pas s’affranchir de cette ultime étape. Mais attention, pour que ce test de passage de vitesses serve vraiment à quelque chose, il faut se rapprocher le plus parfaitement possible des conditions réelles d’utilisation.
Alors, comment effectuer ce test ? Il est communément préconisé de passer les vitesses une à une, au départ du plus petit pignon, en montant jusqu’au plus grand. Ensuite, il s’agit de réitérer l’exercice dans le sens inverse. Enfin, il faut remonter et redescendre le plus rapidement possible. Si le vélo à régler dispose de plusieurs plateaux, cette série d’opération doit s’effectuer, au minimum une fois, sur chaque plateau.
5. Pour être précis
Si les opérations de réglages décrites ci-dessus, s’effectuent sur du matériel qui n’est pas neuf, il arrive parfois que les changements de pignons manquent plus ou moins de précision. En d’autres termes, il peut s’avérer impossible de régler correctement le dérailleur arrière. Cela se manifeste par des vitesses qui sautent, qui ne montent pas, ou par des cliquetis parasites, fort désagréables. Il faut, dès lors, vérifier les galets et la patte du dérailleur arrière.
En effet, à force de rouler, il arrive fréquemment que les galets de dérailleurs arrière prennent du jeu latéral. Pas de souci, les fabricants proposent des galets de remplacement. Il existe même des marques comme Ceramicspeed qui proposent des galets “surdimensionnés” optimisant le rendement, tout en réduisant l’usure et donc, les risques de jeu latéral.
La patte de dérailleur peut également se tordre pour des raisons très variées. Dans ce cas, la patte n’offre plus le bon alignement du dérailleur avec les pignons. Cela peut expliquer un manque de précision, voire, dans certains cas, l’impossibilité de passer l’un des pignons extrêmes (le plus souvent, il s’agit du grand pignon). Il faut donc redresser la patte de dérailleur ou, si l’opération n’est pas possible, la remplacer purement et simplement. La patte de cadre, sur laquelle vient se fixer le dérailleur arrière doit être parfaitement droite. Si elle ne l’est pas, il sera rigoureusement impossible d’optimiser le réglage.
Dernière précision, l’optimisation du réglage ne peut être réalisée qu’avec des câbles et des gaines de dérailleurs parfaitement lubrifiés. De temps en temps, il faudra lubrifier l’intérieur de la gaine, de préférence avec un produit au téflon. Dans les cas extrêmes, il est simplement conseillé de procéder au remplacement de l’ensemble : le câble et la gaine.
Allez, en selle, les derniers réglages s’effectueront après avoir pédalé en conditions réelles. Logique, les choses ne s’enclenchent pas de la même manière lorsque le vélo roule avec un cycliste. Le poids et les mouvements de pédalage de ce dernier viennent modifier la donne, que le groupe soit électrique ou non. Et là, tous les vélos et leurs dérailleurs, à réglage identique, ne réagissent pas de la même manière.
Le réglage du dérailleur arrière est un exercice à la portée de tous. Il ne se révèle pas particulièrement compliqué. Il demande juste un peu de minutie et un minimum de concentration. Avec de la pratique, le réglage de la bonne position (alignement) de la chaîne et du galet-guide, avec les pignons extrêmes de la cassette devient un jeu d’enfant.
excellent commentaire, clair (‘si on s’y connait un peu quand même) , rine n’est parfait mais là ça le fait. ensuite il fait “y aller” passer du texte à la réalisation……….. merci ; c’est pas partout aussi clean !!