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Braquet vélo et développement : décryptage

Braquet vélo et développement : décryptage Braquet vélo et développement : décryptage

Quand on parle de vélo, les termes braquets, développements, vitesses arrivent rapidement dans la discussion ! Ils évoquent presque la même chose, à savoir l’effort physique, même s’il y a des différences notables.

On a longtemps caractérisé le niveau d’équipement de son vélo avec son nombre de « vitesses ». Un peu comme pour les voitures en fait. Car ce qu’on appelle vitesses sur le vélo, ce sont les combinaisons entre les plateaux et les pignons de la roue libre ou cassette. Et cela ne renseigne pas vraiment sur l’adaptation du vélo à la forme physique de son utilisateur ou à un terrain particulier. Cela ne donne que le niveau de “technologie” employée sur le vélo. Mais ce qui est important en fait, c’est le nombre de tours de roue qu’on fera pour un tour de pédalier. Car c’est cela qui va caractériser la vraie vitesse de la sortie mais aussi sa difficulté !

1. Du tricycle au vélo de course

Sur un grand bi ou un tricycle d’enfant, le cycliste agit sur un pédalier solidaire de la roue. Un tour de pédalier implique alors un tour de roue. Pour aller plus vite, il faut soit augmenter le diamètre de la roue, le grand bi, soit augmenter la cadence de pédalage, le tricycle. Pour le vélo, on a inventé la démultiplication, nettement plus pratique. On a un pédalier qui comporte de 1 à 3 plateaux et un pignon fixe, une roue libre ou une cassette qui compte, elle, de 1 à 13 pignons, solidaires de la roue. Ces combinaisons permettent ainsi de moduler le nombre de tours de roue pour un tour de pédalier. Par exemple avec un plateau de 44 dents et un pignon de 11 dents, on aura 4 tours de roues pour un tour de pédalier. Mais si on utilise un pignon de 22 dents avec ce même plateau, on aura deux tours de roues pour un tour de pédalier. C’est ainsi qu’on définit les braquets qui ne sont que le rapport entre le nombre de dents du plateau et celui du pignon. C’est très bien, mais dans la vraie vie cela donne quoi ?

2. Braquet et développement

Tout dépend du diamètre de la roue au final. On multiplie donc le braquet par la circonférence de la roue pour obtenir le développement. Car une roue de 20 pouces ne vous emmènera pas aussi loin qu’une roue de 28 pouces à braquet égal ! Et il y a des différences sensibles si sur une même roue vous utilisez un pneu de 20 mm ou un pneu de 28 mm de section. On retrouve ces calculs dans un tableau de développements. Ces derniers correspondent vraiment à l’effort que les cyclistes auront à fournir pour rouler. Mais on utilise cependant plus aisément des braquets dans une conversation, car un 52/11 est plus parlant qu’un 9,97 m d’autant plus que la section du pneu a aussi son importance et que le développement a encore plus de chance de ne pas être pleinement exact. Alors qu’un braquet, il suffit de lire les indications des couronnes, de compter les dents ou de demander à l’utilisateur !

Tableau des développements
Tableau des développements

Autre raison de cette prédominance des braquets sur les développements, pour un même développement on peut avoir plusieurs braquets différents. Et cela a une importance sur le pédalage. Un grand plateau avec un grand pignon, donc beaucoup de dents d’engagées, sont plus « faciles » à emmener sur la durée qu’un petit plateau avec un petit pignon. Mais ce dernier ensemble sera en revanche nettement plus facile à faire changer de rythme. A développement égal, on choisira donc un braquet avec beaucoup de dents pour un effort soutenu et long et, à contrario, on emploiera un braquet avec des petites couronnes pour des épreuves où la nervosité prédomine. Le braquet est dès lors plus parlant.

3. Quelles sont les « limites » de braquets ?

Il existe trois sortes de limites pour les braquets. La première limite est l’être humain et ses capacités. Plus le nombre de tours de roue pour un tour de pédalier est important, plus il faut de force musculaire. C’est vrai pour le plat, ça l’est encore plus en montée. Ensuite pour avoir de la vitesse, il faut effectuer de nombreux tours de pédalier à la minute. Et là, on fait parler la puissance qui est elle aussi limitée sur un être humain. Loin des 735 watts d’un cheval vapeur et plus proche des 300-350 watts chez des cyclistes déjà bien entrainés, le choix du braquet est donc affaire de compromis entre la force et la vélocité, car le but est de rester sur un bon couple pour conserver de la vitesse. Entraîné ou non, tout cycliste a une cadence de pédalage de base qui lui est « confortable », qu’il fasse de la route, de la ville, du gravel ou de la piste. Pour faire durer son effort, il lui est nécessaire de trouver un développement qui lui permette de conserver cette cadence le plus longtemps possible. Le dérailleur joue donc le rôle de régulateur du pédalage en rallongeant ou en réduisant le développement en fonction de la pente, du vent ou de la fatigue. Savoir utiliser son dérailleur au moment opportun est donc capital pour être performant. Il est parfois utile d’être en surrégime ou en sous-régime pour négocier une difficulté courte où le temps du changement de braquets serait plus préjudiciable que la modification de la cadence, mais cela ne doit pas être la norme.

Sur route, pour un cycliste entraîné la cadence de pédalage moyenne sur le plat est comprise entre 80 et 100 tours minutes, en côte, on est entre 50 et 70 tours minutes, alors que sur piste, on dépasse allègrement les 100 tours.

4. Une offre limitée voire compliquée

La seconde limite, c’est l’offre des constructeurs. Pour améliorer les changements de vitesses, la logistique et limiter les compatibilités, les fabricants de transmissions ont « figé » l’offre en matière de « pignons » et de plateaux. Pour les pignons de « départ », on commence au 9, 10, 11 ou 12 dents. Les départs 13,14 ou 16 dents sont denrées rares surtout pour les cassettes ayant plus de 9 pignons. Et du côté des plateaux, on a généralement du 50-34, du 52-36 et du 53-39. Sauf chez Sram, où on trouve pour le public du 50-37, du 48-35, du 46-33 et même du 43-30. La marque américaine propose également à l’attention des pros et des grosses cuisses des combinaisons de 52-41 et de 52-39 associées à un départ 10 obligatoire. Le cycliste doit donc faire son choix en fonction de l’offre de sa marque de transmission, même si quelques marques de composants compatibles proposent encore des couronnes et pignons dans d’autres dentures.

5. Les limites règlementaires pour les braquets

Les catégories de jeunes sont réglementées en matière de développements et de braquets afin de préserver les organismes, mais les choses changent. Avant le départ de l’épreuve, les développements sont contrôlés, à l’issue aussi. Mais attention, sauf cas exceptionnels, le fait de « bloquer » la descente du dérailleur arrière sur les pignons inférieurs au 14 dents n’est pas acceptée. C’est parfois réalisable sur un dérailleur mécanique quand le 14 n’est pas le 4ème pignon, ça l’est moins sur un dérailleur électrique. Il faut donc disposer de la combinaison de plateaux et d’un pignon de 14 ou plus pour être tranquille. On trouve le pignon de départ 14 dents sur certaines cassettes Shimano (du 6 au 11 vitesses) et sur tous les modèles Miche même ceux en 12 vitesses. Il est également nécessaire de faire aussi attention aux sections des pneus, les développements étant généralement « mesurés » avec des pneus de 23 mm. En France, sur la route, les cadets et juniors ont des braquets libres désormais. Mais ce n’est pas une raison pour mettre un 54/10 quand même. Il faut pouvoir emmener son braquet et ne pas le pousser ! Avec un 50/34 associé à une cassette avec un départ 12, voire 11 et une très bonne maitrise du dérailleur, cela devrait passer ! Pour les minimes, on est sur du 46/14 et pour les benjamins du 42/14 avec des roues de 700 C bien sûr. Il y a de fortes chances alors que les plus jeunes n’utilisent qu’un seul plateau en fait.

6. Les braquets pour le vélo de route

Pour la route, les vélos comportent deux plateaux. Le mono plateau n’est pas encore très répandu et le triple a quasiment disparu. Le compact en 50-34 ou en 46-33 (Sram) est idéal pour les cyclosportifs qui pratiquent sur des terrains vallonnés et montagneux. Le mid-compact 52-36 ou 48-35 (Sram) est idéal pour le coureur-cyclosportif qui utilise sa machine sur des terrains variés. Enfin pour les coureurs, le double en 53-39, le 54-40 ou le 50-37 (Sram) se montrera très adapté à la compétition sur tous les terrains. Pour avoir d’autres dentures, il faudra passer par des marques fabriquant des plateaux compatibles. Du côté des cassettes pour « le plat » une cassette 11-28 sera parfaite, pour du vallonné avec une cassette 11-29, 11-30 ou 10-28, on passera partout. Enfin, pour la montagne du 11-32 et du 10-30 pour les plus toniques conviendront. Pour les moins bons grimpeurs, le 11-34 et le 10-36 seront parfaits. Le contre-la-montre est une épreuve relativement linéaire où il est important de limiter les frictions. On monte donc des gros plateaux non point pour avoir un gros développement « absolu » mais pour disposer d’une meilleure ligne de chaîne. L’idéal pour maintenir une bonne cadence de pédalage avec un développement assez long. Chez les pros sur le contre-la-montre, on rencontre de plus en plus de plateau de 58 ou 60 dents. Les coureurs pros les associent alors à un 13 ou un 14 dents, même si en descente le 11 et le 12 peuvent servir. Mais justement, les coureurs professionnels utilisent quels braquets ?

7. Les braquets des vélos des coureurs pros

Avec l’avènement des transmissions 12 vitesses, les habitudes ont changé. Les coureurs pros emploient désormais indépendamment du terrain des cassettes de 11-29, 11-32, 11-30 ou 10-30 toute l’année. Ils n’hésitent pas à grimper des cols grand plateau avec un 53/29 ou 53/32 pour les plus forts. C’est spectaculaire en termes de chiffres, mais cela reste l’équivalent d’un 39/21 et d’un 39/24. En fonction du terrain, ils utiliseront donc le petit ou le grand plateau pour grimper en croisant ou non la chaîne. Côté plateau, les 53 et 54 sont prisés, le 55 est parfois monté. Quelques coureurs utilisent de très grands plateaux de 58 ou 60 dents sur route, mais ils demeurent rares. Les transmissions Sram utilisent un départ de cassette 10 dents qui, associé à un couple de plateaux de 54-41, fait un développement déjà très long aussi. Et en matière de petits plateaux, le 39 et le 36 restent d’actualité. On croise aussi sur certaines épreuves le mono plateau, il s’agit souvent de 52 ou de 54 avec une cassette 10-30 ou 10-33 qui permet de négocier les montées.

8. Les braquets pour les vélos de piste

Sur la piste, il y aussi des limites de développements pour les plus jeunes, cadets inclus. Et ce n’est pas aussi simple que sur la route ! Les cadets sont donc encore concernés. Pour les cadets masculins, le développement autorisé fait 7,01 m soit des braquets de 46/14, 50/15 ou 52/16. Pour les cadets féminins, le développement fait 6,71 m soit des braquets de 44/14, 47/15 ou 50/16. Si les cadettes courent avec les minimes, elles devront adopter le développement minime qui est lui de 6,1 m aussi bien pour les garçons que pour les filles. C’est un peu compliqué, mais par rapport à la route, c’est cependant plus aisé à réaliser. Comme les pignons, plateaux et chaînes conservent les mêmes épaisseurs, pas de souci pour se les procurer chez les fabricants. Pour les jeunes, c’est « clair » dirons-nous. Mais pour un junior et un sénior ? Indépendamment de l’âge du cycliste, entre en compte la discipline (vitesse, américaine, kilomètre, poursuite etc), la longueur de la piste, ses virages et la surface pour choisir ses braquets. Il y a des disciplines où il y a des changements de rythme (américaine, course aux points, vitesse) et d’autres où l’effort est plus linéaire (poursuite) ou progressif (kilomètre). Sur piste pas de dérailleur, on fait tout avec le même braquet. Il doit donc être assez court pour être lancé et assez long pour donner une bonne vitesse de pointe. Par rapport à la route, la cadence de pédalage est nettement plus élevée en moyenne de 10 à 20 tours minute, mais avec des pics qui peuvent dépasser les 130 tours minutes pour les meilleurs. Pour commencer, on peut utiliser un 46/14 ou 49/15 ou 52/16 pour tout faire. On se souviendra que moins il y a de dents dans le braquet, plus ce sera nerveux (vitesse, américaine, kerin) et que plus il y a de « grosses couronnes » plus ce sera facile à emmener sur la durée (kilomètre et poursuite). Au fil de l’expérience, de l’entraînement, voire de la spécialisation, les braquets évolueront. L’autre point à prendre en compte est le « terrain ». Car si la piste est dépourvue de côte, il y a de nombreux facteurs qui font des pistes rapides ou exigeantes. Le matériau « consomme » de l’énergie, les pistes en béton sont les plus exigeantes, les pistes en bois sont les plus « faciles ». Ensuite, il y a le dessin des virages (angle et courbure) qui rend la piste « plus ou moins facile » à négocier. Le pistard fait donc évoluer ses braquets en fonction de cela aussi en gardant à l’esprit qu’une dent sur le pignon correspond à 3 dents sur le plateau. On joue généralement sur le plateau en augmentant ou réduisant celui-ci d’une dent.

9. Les braquets pour le vélo de Gravel

En vélo gravel, les braquets et gamme de développements sont assez étendus en fait avec des écarts de presque 500 % entre le plus grand et le plus petit développement. Pour le bitume, on essaie d’avoir un grand développement qui permet de faire plus de 4 tours de roues pour un tour de pédalier, équivalent quasiment à ceux qu’on a sur la route. Et en plus petit développement, on essaie d’avoir au plus un tour de roue, voire beaucoup moins si on a des bagages. Mais cela dépend aussi de l’offre des marques. En double plateau compact chez Shimano, on a ainsi souvent du 50-34 associé à une cassette 11-34. Les pédaliers double plateau gravel Shimano proposent soit du 48-31 soit du 46-30 ce qui avec la cassette de 11-34 permet de rouler en bikepacking ou de grimper de véritable rampes. Chez Sram, on peut disposer d’un double plateau 46-33, voire 43-30 associé à une cassette 10-36 ce qui est encore plus « court ». L’autre tendance du gravel, c’est le mono plateau. Campagnolo avec son groupe Ekar à 13 vitesses propose des cassettes de 9-36, 9-42 et 10-44 à associer à un plateau de 38 à 44 dents ce qui permettra de passer partout y compris avec de lourdes charges. Et Sram avec sa gamme XPLR n’est pas en reste avec une cassette 10-44 associée à un mono plateau qui compte de 36 à 50 dents ! Pour les plus extrêmes, il est possible aussi d’utiliser des composants VTT qui permettent chez Sram d’avoir une cassette 10-52 associée à un dérailleur Eagle et chez Shimano on utilisera des composants SLX pour disposer d’une cassette 11-46. En vélo gravel on ose beaucoup, à voir si cela n’arrive pas sur la route ?

 

Chaque cycliste est différent, c’est une chose à garder en mémoire en matière de développements et de braquets. Ce qui est important, c’est que vous conserviez en toutes circonstances une cadence de pédalage qui vous convienne en fonction du terrain et de votre forme. Avoir trop « gros » (un grand braquet) ou trop petit n’est jamais confortable, ni productif sur la durée, et c’est toujours vrai. Si vous êtes bien, ne culpabilisez pas parce que vous utilisez d’autres développements que les cyclistes qui vous accompagnent, ce qui compte c’est, si vous les suivez, si vous les lâchez ! Et surtout ce sont vos jambes qui pédalent, donc soyez toujours à leur écoute.

 

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