Visitez notre boutique en ligne

Boutique
Notre boutique

Quelle est l’origine du vélo gravel ?

Quelle est l’origine du vélo gravel ? Quelle est l’origine du vélo gravel ?

Discipline au caractère profondément oxymoron, alliant jeunesse et ancienneté, le vélo gravel fait partie intégrante de l’histoire de La Petite Reine et de ses pratiques. En effet, lorsqu’à la fin du XIXe siècle est apparu le vélo tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec un cadre doublement triangulaire, une fourche, des pédales, une chaîne et deux roues, les routes n’étaient pas ce qu’elles sont devenues. Les sentiers de terre battue et de cendrée, les chemins de graviers, les venelles boueuses ou les portions pavées côtoyaient les routes blanches, popularisées il y a une paire de décennies par l’Eroica.

Toutes ces surfaces meubles restaient à enrober. D’ailleurs, il aura fallu attendre l’aube des années 60 pour que les plus grands cols du Tour de France abandonnent les chemins de cailloux, pour revêtir une couche de goudron de type billard ou parfois, agrémentée de grain, afin de prévenir les glissades, l’hiver, par grand froid, ou l’été, par forte pluie.

1. Des racines historiques

Les “Forçats de la Route” personnalisés par les frères Pélissier ont ouvert la voie, grâce, notamment, à la plume du journaliste Albert Londres. C’était du côté de Coutances, un certain jour de 1924. Les descendeurs ont montré l’exemple avec leurs cohortes de spécialistes du “tombeau ouvert” sur la caillasse des Pyrénées, à la façon d’Apo Lazaridès. La modernité a calmé les ardeurs de ces pionniers de La Petite Reine, pour une approche du vélo de route, bien plus lisse.

Pour autant, rouler sur les surfaces meubles est une envie des plus humaines. D’ailleurs, les plus jeunes, qui viennent tout juste d’enlever les petites roues, s’en délectent, sans vraiment se préoccuper de la nature des montures sur lesquelles ils pédalent. Accélération, freinages, dérapages, il y a du ludique dans cette approche du vélo. Mais on peut le dire, il y a, aussi, une certaine sensation de liberté.

Les enfants sont devenus grands. Ils ont voulu aller voir plus loin et plus haut. Le VTT venait de naître. C’était la seconde moitié des années 70. On était aux USA, quelque part dans Les Rocheuses. Point de suspensions, juste un peu de bricolage et d’adaptation. Un cintre plat, des roues plus petites, pour une meilleure réactivité. Des pneus plus gros à crampons, comme en moto-cross. Un empattement plus court, pour une meilleure maniabilité. Des braquets adaptés, pour franchir les obstacles. Le vélo passe partout. Le vélo va partout.

Et le VTT envahi le monde. Sensation de liberté, recherche de grands espaces. Oui, mais voilà, les fédérations s’emparent du phénomène. Elles l’encadrent. Elles l’organisent. Compétition, randonnées. Fléchage, inscriptions. La liberté s’en est allé. Changement de siècle et de millénaire.

2. De grands espaces

Retour chez l’Oncle Sam avec ses grands espaces, pas forcément très montagneux, souvent très vallonnés. Autour des longs rubans de bitume qui traversent le pays de part en part, il y a de nombreuses routes de gravier. Ces routes de gravier sont souvent le seul moyen pour aller d’un ranch à l’autre. Elles sont également le seul lien avec le ruban de bitume. Il ne s’agit même pas d’aller d’un village à l’autre, en laissant derrière soit un long panache de poussière. Les distances sont trop grandes. “Once upon a time in the west”. Il était une fois dans l’ouest. On est bien loin des forçats de la route.

L’Amérique du Nord n’est pas le Vieux Continent. Plus précisément, elle n’est pas l’Hexagone. Les grands espaces sont de mise. Le maillage routier n’est pas le même. Le poids de l’histoire non plus. Une route, des chemins, quelques bouts de forêts et des paysages à perte de vue. Le décor est planté.

Les jeunes aventuriers désargentés trouvent qu’il n’y a rien de bien compliqué pour profiter de ce cadre. Un vieux vélo de route fera très bien l’affaire. Il se verra dépouillé de ses éventuels garde-boues et autres porte-bagages. Il sera doté de pneus de cyclocross pour agripper la caillasse. Il sera modernisé de pédales automatiques, souvent d’origine VTT. Position relevée. On lui laisse son cintre et sa potence d’origine. En selle !

Le mouvement gravel est lancé. Il est spontané. Surtout, il est endémique aux grands espaces de l’Amérique du milieu des années 2000.

Soyons précis, nous sommes en 2006. Tout commence vraiment du côté d’Emporia, près de 200 km au sud-est de Kansas City. Au cœur des Flint Hills, les riders disposent de l’un des plus beaux terrains de jeu qui soit. Le gravel est en passe de devenir phénomène, avec ce qui n’est d’abord qu’un modeste rendez-vous cycliste de copains et de copains de copains. C’est la Dirty Kanza Gravel. Cinq parcours sont au programme. De 25 à 200 et même 350 miles (40 à 322 km et 563 km) pour le parcours XXL.

3. Le vélo en polyvalence

Évidemment, le gravel n’en reste pas là. Il s’exporte. Il touche toute la planète, jusqu’à la vieille Europe, en passant par l’Asie, l’Australie ou l’Afrique. La vélo gravel s’épanoui à la marge de la lourdeur des “fédés” et de leurs appareils. La liberté est la norme, avec Strava, avec les réseaux sociaux, avec les GPS et les traces GPX.

Les premiers riders remplacent les cyclistes d’entant. Passée la première phase de “bricolage”, ils s’appuient sur des pratiques cyclistes connues et les adaptent. Comme le vélo de gravel doit aller sur les chemins, il se positionne un peu entre le VTT et le vélo de route. On parle de polyvalence. Il simplifie la mécanique, en se limitant à l’essentiel. Fini le superflu. Il faut être bien posé. Il faut rouler, vite. L’approche est, sinon sportive, au moins physique.

Petit à petit, les riders s’éloignent de leurs terres. Le voyage n’est jamais bien loin. Le vélo, bardé de sacoches, en mode bike-packing est prêt pour le voyage. Itinérance, aventure. Un phénomène vient de voir le jour. Il ne semble pas près de s’arrêter.

Écrire un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *